Sommaire
- Réponse à L'Appel du 23 février (Enseignement supérieur et Recherche)
- Réponse à Sauvons l’Université !
- Réponses du NPA au mensuel du SNESUP
- Réponses au courrier du Groupement de Défense des Idées des Directeurs
- Réponses au CNRBE (Collectif National de Résistance à Base Elève)
- Réponse au Collectif RASED 25
- Réponses au collectif « Pas de bébés à la consigne »
- La maternelle, une Ecole de la réussite Réponses du NPA au questionnaire de la FCPE
- Adapter l’école aux rythmes des enfants et des jeunes
- Gratuité : aller plus loin
- Réponse à L'Appel du 23 février (Enseignement supérieur et Recherche)
L’enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) est l’un des grands
thèmes de la campagne présidentielle. Sarkozy présente les réformes du
secteur comme l’une des principales réussites de son mandat. Pourtant, à
deux reprises, les personnels de l’ESR, avec les étudiants, se sont
mobilisés contre la politique du gouvernement en 2007 et 2009. Le refus
de la « Loi relative aux libertés et responsabilités des universités »
(LRU) a été très majoritaire dans le milieu et le gouvernement est passé
en force pour accélérer la transformation du milieu universitaire. Le
but est bien de soumettre l’ESR aux exigences du marché, ceci au
détriment du service public, de la qualité de l’enseignement, de
l’indépendance et de la liberté de la recherche. En effet, les attaques
contre l’ESR sont à l’image de l’ensemble de la politique du président
sortant :
L’« autonomie » des établissements (loi LRU) n’est qu’une mise en
concurrence, dans un cadre de restriction budgétaire. Elle conduit
paradoxalement à la mise sous tutelle de nombreux établissements qui
n’arrivent plus à équilibrer leur budget. Cette mise en concurrence est
renforcée par le financement des projets scientifiques sur appel d’offre
et à court terme.
Tout est fait au prétexte de l’« excellence », qui se résume à apparaître dans les classements internationaux de type Shanghai. La « visibilité internationale » semble l’unique objectif du ministère et de son principal relais, la Conférence des présidents d’université. Pour y faire quoi ? L’attribution des financements dits « d’excellence » (Equipex, Labex, Idex) dessine une carte universitaire élitiste qui délaisse des régions entières (par exemple le Grand Ouest).
En fait, c’est bien une soumission du secteur aux intérêts privés qui s’opère : financement des recherches ayant un débouché économique immédiat, généralisation des filières professionnalisantes pour les étudiants, pilotage du secteur par le patronat qui a fait son entrée massive dans les conseils d’administrations au détriment des élus personnels et étudiants.
L’emploi précaire explose (20% du secteur), pour les personnels administratifs et techniques comme pour les « jeunes » chercheurs, qui enchaînent les CDD souvent bien au-delà de 30 ans. Le nombre d’agents non statutaires a dépassé les 50 000 selon l’intersyndicale de l’ESR et se chiffre continue d’augmenter dans un contexte où l’emploi devient la variable d’ajustement des budgets des universités et des organismes de recherche.
La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) s’applique avec brutalité dans les organismes de recherche (CNRS, INSERM,…). En restructurant les services administratifs, en externalisant certains métiers, la RGPP va entraîner la perte de centaines d’emplois et va dégrader les conditions de travail.
Avec la « masterisation », la formation des enseignants du primaire et du secondaire a été détruite, les IUFM démantelés. La situation dans les écoles, les collèges et les lycées s’en trouve dégradée.
La circulaire Guéant et plus largement la chasse aux étrangers a mis dans des situations inhumaines des milliers d’étudiants.
Tout est fait au prétexte de l’« excellence », qui se résume à apparaître dans les classements internationaux de type Shanghai. La « visibilité internationale » semble l’unique objectif du ministère et de son principal relais, la Conférence des présidents d’université. Pour y faire quoi ? L’attribution des financements dits « d’excellence » (Equipex, Labex, Idex) dessine une carte universitaire élitiste qui délaisse des régions entières (par exemple le Grand Ouest).
En fait, c’est bien une soumission du secteur aux intérêts privés qui s’opère : financement des recherches ayant un débouché économique immédiat, généralisation des filières professionnalisantes pour les étudiants, pilotage du secteur par le patronat qui a fait son entrée massive dans les conseils d’administrations au détriment des élus personnels et étudiants.
L’emploi précaire explose (20% du secteur), pour les personnels administratifs et techniques comme pour les « jeunes » chercheurs, qui enchaînent les CDD souvent bien au-delà de 30 ans. Le nombre d’agents non statutaires a dépassé les 50 000 selon l’intersyndicale de l’ESR et se chiffre continue d’augmenter dans un contexte où l’emploi devient la variable d’ajustement des budgets des universités et des organismes de recherche.
La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) s’applique avec brutalité dans les organismes de recherche (CNRS, INSERM,…). En restructurant les services administratifs, en externalisant certains métiers, la RGPP va entraîner la perte de centaines d’emplois et va dégrader les conditions de travail.
Avec la « masterisation », la formation des enseignants du primaire et du secondaire a été détruite, les IUFM démantelés. La situation dans les écoles, les collèges et les lycées s’en trouve dégradée.
La circulaire Guéant et plus largement la chasse aux étrangers a mis dans des situations inhumaines des milliers d’étudiants.
Sarkozy parvient pourtant à se vanter d’un tel bilan, quitte à le
maquiller. Les mensonges les plus grossiers n’effraient pas le tout
nouveau « candidat du peuple ». Virer ce président des riches est une
urgence. Suffit-il alors de voter Hollande ? Le candidat socialiste
n’entend pas revenir sur les réformes du dernier quinquennat et veut
poursuivre les politiques de libéralisation du secteur, au risque de
s’affronter avec le monde universitaire qui s’est massivement mobilisé
en 2009.
Les initiatives se multiplient pour construire un rapport de force et
imposer une autre politique universitaire au prochain gouvernement,
quel qu’il soit. Les personnels de la recherche ont manifesté devant le
CNRS le 17 février, un appel de l’enseignement supérieur et de la
recherche (personnels et étudiants) reçoit 1000 signatures par jour
depuis le 23 février (http://appel-enseignement-sup-et-re...).
Les « dix principes et objectifs » de cet appel sont très proches de
notre programme d’urgence pour l’enseignement supérieur et la recherche (http://www.npa94.org/-Commission-Nationale-Universite-).
Notre programme d’urgence pour l’enseignement supérieur et la recherche :
Contre le néolibéralisme
Abrogation des contre-réformes : LRU et pacte pour la recherche, LMD, Contrat Doctoral Unique et Masterisation
Dissolution des agences de mise en concurrence : ANR et AERES
Sortie du processus de Bologne et de la stratégie de Lisbonne
Pour un grand service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur tout le territoire, indépendant des intérêts du patronat et des marchés.
Dissolution des agences de mise en concurrence : ANR et AERES
Sortie du processus de Bologne et de la stratégie de Lisbonne
Pour un grand service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur tout le territoire, indépendant des intérêts du patronat et des marchés.
Pour les personnels
Un plan de titularisation massif de tous les précaires dans la fonction
publique. Dans l’ESR, nous revendiquons l’intégration à la fonction
publique des 50 000 agents non statutaires et l’embauche de 100 000
personnels supplémentaires
Pas de salaires en dessous de 1700 euros net, augmentation de 300 euros pour toutes et tous
Financement pour tous les doctorants pendant toute la durée de la thèse : augmentation du nombre de financements et octroi, excepté pour celles et ceux qui sont déjà insérés et ne souhaitent pas rejoindre l’ESR, d’un statut de fonctionnaire stagiaire, sans cloisonnement des carrières (ingénieur, administratif, enseignant, chercheur...)
Pour une véritable politique d’amélioration de leurs conditions de travail, d’hygiène et de sécurité.
Pas de salaires en dessous de 1700 euros net, augmentation de 300 euros pour toutes et tous
Financement pour tous les doctorants pendant toute la durée de la thèse : augmentation du nombre de financements et octroi, excepté pour celles et ceux qui sont déjà insérés et ne souhaitent pas rejoindre l’ESR, d’un statut de fonctionnaire stagiaire, sans cloisonnement des carrières (ingénieur, administratif, enseignant, chercheur...)
Pour une véritable politique d’amélioration de leurs conditions de travail, d’hygiène et de sécurité.
Pour les étudiants
Allocation d’autonomie au niveau du SMIC
Construction massive de résidence pour un logement étudiant décent pour toutes et tous
Maintien du cadre national des diplômes, reconnaissance de ces diplômes dans les conventions collectives
Des papiers pour tous les étudiants : carte d’étudiant = carte de séjour
Construction massive de résidence pour un logement étudiant décent pour toutes et tous
Maintien du cadre national des diplômes, reconnaissance de ces diplômes dans les conventions collectives
Des papiers pour tous les étudiants : carte d’étudiant = carte de séjour
Pour toutes et tous, une véritable politique de prévention et de
prise en compte des violences et des souffrances subies (stress,
mal-être, agressions, harcèlement) . Dans le cadre d’un service public
de la petite enfance dont le NPA propose la création, nous revendiquons
la création de crèches pour des universités, gratuites et accessibles à
tous sans sélection
Pour la recherche
Financement récurrent des équipes permettant de mettre en place une
recherche dans la durée. Suppression du crédit-impôt-recherche.
Retrait de la RGPP et des « plans d’action » qui la mettent en place dans les organismes de recherche
Financement sur projet pour les nouvelles pistes ou thématiques, pour les nouvelles collaborations et les jeunes chercheurs
Retrait de la RGPP et des « plans d’action » qui la mettent en place dans les organismes de recherche
Financement sur projet pour les nouvelles pistes ou thématiques, pour les nouvelles collaborations et les jeunes chercheurs
Pour la démocratie et la liberté d’expression
Contre la censure des débats par les présidents d’université (notamment sur la question de la Palestine)
Contre la présence du patronat dans les conseils d’administration, pour des conseils élus uniquement par les personnels et les étudiants
Pour la liberté de recherche, d’expression et la mise de moyens à disposition (salles, panneaux d’affichages…)
Contre la présence du patronat dans les conseils d’administration, pour des conseils élus uniquement par les personnels et les étudiants
Pour la liberté de recherche, d’expression et la mise de moyens à disposition (salles, panneaux d’affichages…)
L’application d’un tel programme ne viendra pas d’en haut. Seuls les
personnels du secteur, de toutes les catégories, en lien avec les
étudiants, pourront l’imposer. Avant, pendant et après l’élection, les
militants du NPA, œuvreront à la construction et à la convergence des
mobilisations afin d’en finir avec ces contre-réformes et pour le
développement d’un service public de l’enseignement supérieur et de la
recherche critique, populaire et émancipateur.
................................
- Réponse à Sauvons l’Université !
En matière de politique universitaire comme dans tous les autres
domaines, nous pensons que la priorité est de s’opposer radicalement aux
mesures délétères du gouvernement Sarkozy et de créer un front unitaire
de mobilisation contre sa politique, à commencer par la loi LRU, la
mise en concurrence des universités entre elles, la suppression de
postes de titulaires, la remise en cause du statut des fonctionnaires,
le démantèlement du CNRS au profit de l’ANR et la précarisation
croissante de jeunes chercheurs, des enseignants comme du personnel des
bibliothèques, des services et des administratifs (BIATOSS et ITA)
.
.
1. QUESTIONS SUR LA POLITIQUE DE REGROUPEMENT ET DE FUSION DES ÉTABLISSEMENTS
Les régions doivent-elles accompagner, voire favoriser la
constitution des pôles universitaires, laissant aux établissements qui
n’en font pas partie un enseignement coupé de la recherche ? Quelles
mesures envisager pour lutter contre les dérives de l’inégalité
territoriale alimentée et renforcée par le plan Campus, le plan de
relance et le Grand Emprunt ?
Le NPA partage le constat dressé par SLU de la logique à l’œuvre dans
le regroupement des universités. Cette politique accroit la concurrence
entre quelques grands pôles et désertifie le reste de territoire,
privant d’accès à l’Université une bonne partie de la population. Elle
accompagne et renforce la construction d’un marché européen de
l’enseignement supérieur et de la recherche, initiée par les accords de
Bologne et Lisbonne.
Aux effets dévastateurs de la concentration des moyens s’ajoutent des
attaques profondes au service public. La construction de ces grands
pôles est en effet utilisée comme une occasion pour développer les
partenariats public-privé, et d’impliquer les régions dans leur
financement. Si l’essentiel des moyens de l’enseignement supérieur
provient de l’état, les régions sont entrées dans la logique de
concurrence mises en place par la constitution des pôles. Les grands
groupes industriels et les établissements privés d’enseignement
supérieur reçoivent ainsi de fortes subventions, sous la forme d’aide à
la recherche par exemple, comme l’explique par exemple notre camarade
Myriam Combet, Conseillère régionale NPA sortante du Rhône Alpes, dans
sa réponse à votre questionnaire. Les conseils régionaux socialistes
accompagnent alors la libéralisation de notre secteur et entrent en
compétition les uns avec les autres.
La « complémentarité » supposée avec le secteur privé, comme dans la
santé, sert de levier à la libéralisation. Les services administratifs
et techniques, dont la situation est déjà difficile dans les
établissements publics, subissent à cette occasion une pluie d’attaque :
sortie de la fonction publique nationale, multiplication des contrats
précaires, externalisation de services entiers.
2. QUESTIONS SUR LA POLITIQUE DE FINANCEMENT DE LA RECHERCHE SUR APPEL D’OFFRE
Quelle contribution les régions peuvent-elles apporter au
développement du financement pérenne des structures de recherche ?
Comment les régions comptent-elles réagir au développement, souhaité par
le Ministère, des fondations universitaires ?
L’essentiel des financements de la recherche et des universités
provenant de l’Etat et c’est donc à ce niveau que doivent être exigés
des moyens à la hauteur de besoins. Pour mener à bien des projets de
recherche, les équipes ont besoin de moyens sur la durée, mais aussi de
personnels sur contrat statutaire, pour constituer des collectifs de
travail experts de leur sujet disposant des équipements nécessaires.
Comme nous l’avons expliqué à propos des pôles d’excellence et comme
le constate SLU, les conseils régionaux sortants ont principalement
accompagné ce mouvement, apportant leur part de financement court et de
contrats précaires.
A nouveau, le développement des fondations souhaité par le ministère
participe de la logique de libéralisation de notre secteur, sur le
modèle des établissements anglo-saxons. En plus de rappeler notre
opposition de fond à cette logique, nous soulignerons simplement ici
l’absurdité d’un système qui lie son fonctionnement aux résultats de ces
placements financiers, absurdité manifeste en cette période de crise.
Comme l’a fait notre camarade Myriam Combet dans la mandature
précédente, nos élus s’opposeront aux subventions à ce type de structure
comme aux établissements privés.
3. QUESTIONS SUR LA POLITIQUE DE PROFESSIONALISATION DES ETUDES
Comment les régions peuvent-elles s’engager à garantir cette
nécessaire articulation entre formation et professionnalisation, entre
formation disciplinaire et formation professionnelle ?
Pour justifier les politiques d’adaptation de l’éducation aux besoins
des patrons, les capitalistes prétendent que l’université n’est pas
adaptée aux exigences du monde du travail et qu’elle est responsable du
chômage. Pourtant, plus un jeune fait de longues études, plus il est
qualifié, moins il a de chances d’être touché par le chômage. (17% de
chômage pour les diplômés du supérieur, 22% avec un CAP ou un BEP, 42%
pour les non-diplômés, source INSEE Enquête emploi 2003). L’objectif de
la professionnalisation et des réformes de l’éducation n’est donc pas de
diminuer le chômage.
Professionnalisation, déqualification, pièges à c... !
Dès 2002, la mise en place sous le Gouvernement de Gauche plurielle
des Licences professionnelles et de la Réforme LMD a posé les premières
pierres du vaste mouvement de déqualification des diplômes et de
professionnalisation des études. Avec la LRU l’éducation à plusieurs
vitesses devient la norme. Pour les élites, des pôles ultra compétitifs
et concurrentiels. Pour les classes populaires, des collèges
universitaires n’offrant que des Licences hyper-professionalisantes
n’ayant aucune valeur à moyen terme sur le marché du travail.
Le gouvernement s’attaque aux protections collectives et
individualise les diplômes pour laisser chaque futur salarié négocier en
tête à tête avec son patron. La précarité n’est plus simplement le
quotidien des étudiants, c’est alors aussi leur seule perspective
d’avenir. Si on aurait pu se réjouir à première vue de la reconnaissance
du niveau Bac + 5 de la formation des enseignants, la masterisation que
tente d’imposer le gouvernement est en réalité une nouvelle attaque
contre la valeur des diplômes, qui fera passer à moyen terme le niveau
de qualification standard de Bac + 3 à Bac + 5. En effet, on imagine mal
par exemple un avocat moins formé qu’un enseignant, et donc les
concours du barreau rester à Bac + 4.
On se dirige vers une université coupée en deux, où une majorité des
formations seront déconnectées de la recherche, où les formations ne
seront pas dispensées par des enseignants chercheurs mais des
intervenants issus du secteur privé. Seule une minorité des
établissements d’enseignement supérieur dispensera des formations de
qualité liées à des laboratoires de recherche et des écoles doctorales.
Nous faisons face à un projet qui vise à soumettre l’enseignement et
la recherche aux critères de rentabilité. La réforme de l’allocation des
moyens aux universités va jusqu’à modifier l’attribution des faibles
ressources publiques qui subsistent pour que celle ci se fasse en
fonction des résultats en matière d’insertion professionnelle. L’autre
grand objectif est de précariser la main-d’œuvre à l’entrée dans le
monde du travail, en formant des futurs travailleurs déqualifiés,
c’est-à-dire moins chers.
Porter un projet alternatif
Face à la précarité et aux réformes libérales, nous devons opposer un
projet global, solidaire et sans concession. L’objectif de
l’enseignement à l’Université est double : d’un côté l’acquisition de
connaissances générales, la maîtrise d’une discipline, la construction
d’une vision globale du monde et d’un esprit critique ; de l’autre la
préparation à l’insertion professionnelle, c’est-à-dire la formation à
un emploi durable, en donnant aux étudiants de vraies qualifications
reconnues dans les conventions collectives et des outils pour se
défendre sur le marché du travail.
Pour que les diplômes aient une valeur reconnue partout dans la
société, il faut remettre en œuvre un cadre national, et même européen,
des diplômes. Il faut défendre une logique d’acquisition de
connaissances plutôt que d’accumulation de compétences, qui constituent
des savoir-faire parcellaires validés par l’entreprise mais liés
uniquement à l’exercice d’un poste de travail. Sur le marché du travail,
il faut également que l’ensemble des diplômes aboutisse à des grades
reconnus au même niveau dans les conventions collectives. Non seulement
un master de psychologie et de physique doivent être équivalents, mais
les diplômes doivent être reconnus en fonction de leur niveau de
qualification et non de la durée de la formation (écoles d’infirmières,
conservatoires, etc.).
4. QUESTION SUR LA POLITIQUE DE GOUVERNEMENT DES UNIVERSITES
Lorsque des décisions importantes sont en jeu, les conseils
régionaux acceptent-ils d’organiser en leur sein des délibérations où
les enjeux sont posés, et de demander à leurs représentants de suivre
l’avis de l’assemblée ?
Le NPA a condamné et s’est battu contre l’introduction de ce nouveau
« mode de gouvernance » des universités qui découle de la loi LRU.
L’ouverture à des personnalités extérieures, non issues des élections
des membres de la « communauté universitaire » et nommées par le
président, est un recul démocratique important.
C’est sans illusion que nous avons observé les choix effectués par
les équipes socialistes (et leurs alliés) sortantes qui ont accompagné
les réformes gouvernementales. Parfois, ils y ont mis du zèle en
militant pour que les représentants extérieurs puissent avoir le plus de
poids possible. Ils ont aussi pesé pour que les établissements entrent
dans les PRES, superstructures opaques et mandarinales en termes de
fonctionnement et de représentation et qui s’inscrivent dans la
politique universitaire du gouvernement. Ils ont aussi fait dépendre
leurs subventions du degré d’intégration des universités dans des
projets de mise en concurrence des établissements et de soumissions aux
impératifs du patronat, qui caractérisent la politique menée aux niveaux
national et européen dans le sillage du processus de Bologne.
Les choix concernant l’université et la recherche doivent êtres
contrôlés par les principaux intéressés (travailleurs du secteur et
étudiants) et ce contrôle doit être élargi et plus transparent. Oui nous
voulons l’autonomie, mais une autonomie exactement opposée à celle du
gouvernement. Une autonomie vis-à-vis des intérêts des grands groupes
dont les représentants, non élus, n’ont rien à faire dans les conseils,
parce que nous refusons que le marché contrôle la production des
connaissances et parce que nous savons qu’une partie non négligeable de
la recherche doit être complètement libre pour aboutir. Mais nous
voulons une université et une recherche ouverte vers la société, prenant
en compte les besoins sociaux exprimés démocratiquement. Pour prendre
un exemple, favoriser la recherche sur les énergies renouvelables plutôt
que sur le nucléaire ou les OGM est une décision politique totalement
légitime qui devrait être prise avec l’ensemble de la population.
5. QUESTION SUR LES MENACES PESANT SUR LE STATUT DES PERSONNELS UNIVERSITAIRES
Comment les régions, notamment par le biais de leurs représentants
aux conseils d’administration, peuvent-elles veiller à la défense du
statut de fonctionnaire d’Etat de la majorité des personnels
universitaires ? Comment peuvent-elles lutter contre la précarisation
des statuts dans l’enseignement supérieur et la recherche ?
La situation des personnels dans les universités et la recherche
s’est fortement dégradée suite aux réformes gouvernementales, comme dans
l’ensemble des services publics. Les attaques sur les statuts des
personnels, l’embauche massive de travailleurs en contrats précaires,
l’externalisation de services et à la mise en concurrences des salariés
du secteur entre eux ont entraînées des résistances importantes des
étudiants (2007) et des personnels (2009).
Clientélisme, mise en concurrence… et précarisation des personnels !
La Loi de Responsabilité des universités (LRU) a fortement accru les
pouvoirs des Conseils d’Administration (CA) et surtout des présidents
d’université sur les carrières. Le président possède ainsi un droit de
veto sur les recrutements. Désormais, le CA des universités devenues
« autonomes » décidera (sous la contrainte de ces revenus) de la gestion
de ces personnels sortis de la fonction publique, ce qui annonce une
précarisation massive. En ayant le pouvoir de recruter sur contrat
précaire ou sur contrat stable il pourra par ailleurs distinguer ou
sanctionner les personnels. Cette « autonomie » des universités se
résume ainsi à l’autonomisation des présidents à l’égard de la
« communauté universitaire », favorisant l’émergence de systèmes
clientélistes et faisant d’eux de véritables chefs d’entreprises.
Les personnels administratifs et techniques (BIATOSS et ITA)
subissent l’externalisation de nombreux services (entretien,
surveillance, services informatiques…). L’introduction du management
s’accompagne d’une concurrence entre services et entre agents pour la
répartition des primes à travers les entretiens professionnels et
l’instauration d’une rémunération « au mérite » sous la forme d’une
prime fonction et résultat (PFR).
Enfin, les thésards et post-doctorants servent de variable
d’ajustement dans les laboratoires. Trouver un financement pérenne et
décent devient de plus en plus compliqué. Les perspectives d’embauches
statutaires s’obscurcissent pour la grande majorité d’entre eux comme
l’a montré la récente enquête sur la précarité dans notre secteur.
Lutter pour des embauches et la titularisation des contractuels
Cette situation est la conséquence de plus d’une décennie d’attaques
contre l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) publique menée par
les gouvernements de droite et de gauche. Le NPA affirme qu’il s’oppose
fermement à cette logique mortifère et se bat pour une université et
une recherche émancipatrices et indépendantes des intérêts privés. La
précarisation et la casse des statuts ne sont que la conséquence de la
politique du gouvernement aux ordres du MEDEF.
Conclusion
On le voit, les différents thèmes abordés dans ce questionnaire sont
étroitement liés et découlent des contre réformes imposées par les
gouvernements successifs depuis le lancement du processus de Bologne en
1999.
Comment résister et imposer une autre vision de l’université et de la
recherche ? Nous ne pensons pas que ce sont les élus du conseil
régional (aussi bien intentionnés soient-ils) qui pourront mettre à mal
les politiques du gouvernement. Les élus du NPA, ne seront qu’un relais
des nécessaires mobilisations des personnels de l’ESR, précaires et
statutaires, seuls à même d’imposer une amélioration de leur condition
de travail.
Le mouvement de 2009 a montré que les personnels ne sont pas résignés
et qu’ils sont capables de se doter de moyens de lutte à l’échelle
nationale. Les contacts et habitudes militantes acquises l’an dernier
seront des atouts dans les luttes à venir. Mais nous avons aussi appris
que l’on ne peut gagner à partir de notre secteur seul, ni compter sur
les directions syndicales pour étendre nos luttes. L’an dernier, les
enseignants du primaire et du secondaire nous ont manqué dans le rapport
de force face au gouvernement. Cette année, ils semblent reprendre nos
mots d’ordre, contre la précarité et la masterisation par exemple. A
notre tour de nous joindre à eux !
Les militants du NPA continueront à se battre, dans l’unité, afin d’imposer un programme d’urgence pour l’université et la recherche
Abrogation des contre-réformes : LRU et pacte pour la recherche, LMD, Contrat Doctoral Unique et Masterisation ;
Dissolution des agences de mise en concurrence : ANR et AERES ;
Sortie du processus de Bologne et de la stratégie de Lisbonne.
Dissolution des agences de mise en concurrence : ANR et AERES ;
Sortie du processus de Bologne et de la stratégie de Lisbonne.
Statut des personnels
Un plan de titularisation massive de tous les précaires dans la fonction publique ;
Pas de salaire en dessous de 1 500 euros net, augmentation de 300 euros pour tous ;
Embauche dès le début de la thèse, avec un statut de fonctionnaire, sans cloisonnement des carrières (ingénieur, administratif, enseignent, chercheur...) ;
Un financement pour tous les doctorants : augmentation du nombre de financements de thèses.
Pas de salaire en dessous de 1 500 euros net, augmentation de 300 euros pour tous ;
Embauche dès le début de la thèse, avec un statut de fonctionnaire, sans cloisonnement des carrières (ingénieur, administratif, enseignent, chercheur...) ;
Un financement pour tous les doctorants : augmentation du nombre de financements de thèses.
Statut des étudiants
Allocation d’autonomie au niveau du SMIC ;
Construction massive de résidence pour un logement étudiant décent pour tous ;
Maintien du cadre national des diplômes, reconnaissance de ces diplômes dans les conventions collectives ;
Des papiers pour tous les étudiants : carte d’étudiant = carte de séjour ;
Mise en place de crèches pour les personnels et les étudiants sur les universités. Recherche
Financement récurent des équipes permettant de mettre en place une recherche dans la durée ;
Financement sur projet pour les nouvelles pistes ou thématiques, pour les nouvelles collaborations et les jeunes chercheurs ;
Constitution d’un grand service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Construction massive de résidence pour un logement étudiant décent pour tous ;
Maintien du cadre national des diplômes, reconnaissance de ces diplômes dans les conventions collectives ;
Des papiers pour tous les étudiants : carte d’étudiant = carte de séjour ;
Mise en place de crèches pour les personnels et les étudiants sur les universités. Recherche
Financement récurent des équipes permettant de mettre en place une recherche dans la durée ;
Financement sur projet pour les nouvelles pistes ou thématiques, pour les nouvelles collaborations et les jeunes chercheurs ;
Constitution d’un grand service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.
.............................................
- Réponses du NPA au mensuel du SNESUP
1/ Envisagez-vous l’abrogation de la loi LRU ? Par quelles mesures
immédiates et à plus long terme, engagez-vous un changement de cap
garantissant un fonctionnement des établissements fondé sur une
collégialité démocratique et assurant aux universités et laboratoires
des financements d’Etat stables et pérennes?
Oui. Trois rappels élémentaires : la loi LRU fut d’emblée présentée
comme reforme « phare » du quinquennat ; elle a fait l’objet de
contestations massives et sans précédent, traitées par la coercition et
le mépris ; elle prolonge une attaque contre l’ensemble des services
publics. Son abrogation a donc vocation à être un marqueur décisif dans
les débats de la campagne présidentielle.
Des mesures d’urgence doivent viser à constituer une représentation
démocratique des personnels et des étudiants dans les assemblées, les
uns et les autres devant pouvoir disposer du temps nécessaire à la
délibération de choix de moyen et de long terme. Cette exigence minimale
passe par l’arrêt de la logique de mise en concurrence des
établissements ; de la logique de financement par « projets » (de court
terme, particulariste) et le retour à un principe de financements
récurrents ; des logiques d’individualisation (au nom de
« l’évaluation »), porte ouverte à tous les arbitraires.
2) Pour rompre avec le processus inégalitaire actuel des Idex,
Labex,..., quelles mesures institutionnelles et quels moyens budgétaires
(y compris en emplois) comptez-vous mettre en œuvre, dès la prochaine
rentrée, pour assurer un développement équilibré sur l’ensemble du
territoire du service public d’enseignement supérieur et de recherche ?
Quels sont les objectifs qui seront assignés à ce service public ?
Côté emploi, les mesures d’urgence nécessaires disposent d’au moins
trois critères : (i) l’emploi précaire déjà existant, (ii) les volumes
d’heures supplémentaires effectués chaque année, et (iii) les déficits
en postes administratifs déjà recensés par les rectorats eux-mêmes. Le
gigantisme et l’irrationalité du gaspillage sarkozyste, entre dépenses
fiscales aussi massives qu’improductives (à travers le Crédit Impôt
Recherche, par exemple) et multiplicité de coûts cachés des fausses
économies sur l’emploi titulaire dans la FP, servent le chantage de la
dette publique. Ils montrent néanmoins qu’une vraie discipline est
possible, la question centrale restant celle des priorités.
L’université est le cœur de la production et de la circulation de
savoirs, indépendantes des injonctions économiques et politiques ; elle
doit servir l’élévation générale du niveau de culture scientifique (au
sens large) condition décisive du développement social, de
l’émancipation et du pluralisme.
3/ Comptez-vous abroger la "réforme" de la formation des
enseignants ? Quelles mesures pensez-vous prendre pour engager, dès la
rentrée 2012, une tout autre réforme associant une véritable formation
professionnelle à une formation universitaire en s’appuyant sur le
potentiel des IUFM et des UFR ?
Un ensemble de mesures immédiates doit comprendre la suppression du
dispositif Darcos-Pécresse ; le rétablissement immédiat de l’année de
stage et du salaire de début de carrière ; la réaffirmation des
formations disciplinaires et de la formation à la recherche
universitaire ; la titularisation / formation des précaires ; un plan
pluriannuel de recrutement tenant compte des dynamiques démographiques,
du nombre maximal souhaitable d’élèves par classe ; du temps de
formation à dégager pour les précaires titularisés.
.................................
- Réponses au courrier du Groupement de Défense des Idées des Directeurs
Les résultats des élèves ne progressent pas comme ils devraient le
faire en partie en raison des conditions de vie et de travail de leurs
familles qui se dégradent considérablement ces dernières années.
Flexibilité des horaires des parents (jusqu’à l’ouverture des magasins
le dimanche, au mépris des besoins des enfants des vendeurs et des
caissières), accès dégradé à la santé, équilibre alimentaire et
alternance veille sommeil dégradée par de mauvaises conditions de
logement,.. une part des difficultés de l’école doivent trouver des
solutions sociales qui dépassent les ressources pédagogiques.
Par ailleurs, l’école peine effectivement à remplir la mission qui
lui est assignée de transmettre des savoirs et d’émanciper la pensée de
l’ensemble de la génération qui nous suit, afin de lui permettre de
prendre en charge un monde de plus en plus complexe. Là encore, alors
que l’école publique avait progressé pendant presque un siècle, allant
d’une scolarité jusqu’à 12 ans seulement, à 80 % d’une génération au
bac, tout le monde peut constater la régression à l’œuvre avec la RGPP.
Le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, la pseudo
"masterisation", l’abandon de la formation initiale, les regroupements
d’école, le bourrage des classes et la suppression des CMPP et des
RASED, la glorification de l’école privée ... toutes les "réformes" ne
sont que des attaques contre les conditions de travail des élèves et des
enseignants des écoles publiques.
Pour finir, nous ne pensons pas que l’école publique est dans
l’incapacité structurelle d’accompagner les progrès de tous les enfants,
au contraire, il ne s’agit plus de détruire, mais de consolider, de
renforcer, en clarifiant le but de l’école fondamentale. Pour nous, tous
les enfants doivent apprendre ensemble à comprendre le monde, sans
filière ni orientation, jusqu’à 18 ans, et c’est cela le socle commun.
Il faut sans doute réfléchir au mode d’organisation qui ne peut être
pensé comme une succession de disciplines intangibles et de cours
magistraux.
Puis l’école doit assurer une formation professionnelle à tous et
toutes, à la mesure des besoins. Nous défendons une école strictement
publique et laïque, et refusons toute subvention à l’école privée. Nous
défendons l’idée d’équipes pédagogiques et éducatives, qui ne soient pas
seulement composées d’enseignants, d’agents territoriaux (ATSEMS,
animateurs, ...) mais aussi d’une médecine scolaire, d’un service social
scolaire, d’un secrétariat d’école, de RASED comprenant si nécessaire
orthophonistes et rééducateurs, afin que tous les enfants trouvent au
sein de l’école l’ensemble des soutiens dont ils peuvent avoir besoin et
que l’ensemble des enseignants soient centrés sur leurs tâches et non
sur tout ce qui n’est plus fait par des services sociaux submergés. Nous
n’avons pas la vision d’un directeur qui "pilote" une équipe, et porte à
lui seul le projet et les relations avec les partenaires. Au contraire,
nous pensons qu’il faut un travail d’équipe (et qu’une part plus
importante du temps de travail des enseignants doit être destinée à des
réunions hebdomadaires afin de construire des projets ensemble). Pour
nous il est indispensable que l’ensemble des personnels soient formés à
leurs différents métiers, en formation initiale et continue, et que tous
soient titulaires de leurs postes.
Actuellement, le travail de directeur d’école est très incertain et
d’une ville à l’autre, les statuts, les situations, les tâches varient
considérablement. Il faut absolument que les tâches soient définies,
comme pour tout contrat de travail, on ne peut pas demander du
"bénévolat" du matin au soir : l’ensemble des directeurs d’école sont
épuisés d’avoir classe, secrétariat, responsabilités, papiers,
courriels, rendez vous, décisions, à un rythme qui ne permet pas de
partager quoi que ce soit. La place de la direction d’école, entre la
collectivité territoriale, l’Etat, l’équipe enseignante et les
personnels divers est fréquemment intenable. Mais nous sommes opposés au
statut d’établissement, comme à une direction d’école qui serait un
statut différent de celui des enseignants.
La grève de 1983 contre les "maîtres directeurs" a montré combien les
équipes sont attachées à la collégialité. La vieille revendication de 6
maîtres pour 5 classes, et de 3 heures de concertation par semaine sur
le temps de travail va dans le bon sens.
Pour finir, il est évident que les conditions de vie et de travail
peuvent être très différentes d’une école à l’autre et que le mille
feuille actuel ZEP, RAR, zone violence, primes diverses... ne correspond
en rien aux besoins réels des équipes qui n’ont pas été sollicitées
pour exprimer leurs besoins. Aucune réforme profonde allant dans le sens
du progrès social ne pourra être faite sans partir de la parole des
personnels, des parents d’élèves, des élèves, dans un cadre
démocratique.
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Abandonnerez-vous l’ensemble des fichiers mis en place par
l’Education Nationale (Base Elèves, BNIE, Sconet, Affelnet, Admission
post-bac, …) et l’immatriculation des enfants par l’attribution d’un
numéro identifiant national (INE) ?
Ferez-vous en sorte que les informations nominatives ne sortent
pas des établissements scolaires, garantissant ainsi une réelle
protection des données, le droit à l’oubli prévu par la loi Informatique
et Libertés et la préservation du lien de confiance entre les familles
et l’école ?
Pour le NPA, l’ensemble des fichiers informatiques et nominatifs tels
que BE, BNIE, Sconet, Affelnet, Admission post-bac…) sont liberticides.
Les données personnelles des familles et des informations concernant
les enfants et leurs résultats ne doivent pas sortir des établissements
ou des écoles sauf pour être remises aux élèves et à leurs parents
lorsqu’ils sont mineurs. Ces données doivent être contrôlables par les
familles et détruites au moment du départ de l’enfant vers un autre
établissement.
Nous refusons tout fichage de l’enfance, nous nous opposons à toute
compilation publique ou numérisation des « performances », des
« capacités » ou des « compétences » d’un être humain. Apprendre c’est
essayer, se tromper, recommencer, dans un cadre bienveillant qui permet
des chemins différents. Nous défendons l’acquisition de tous les savoirs
disponibles, par tous les êtres humains en défendant les conditions
d’apprentissage adaptées à chacun.
Les savoirs ne sauraient être réduits aux « compétences nécessaires à l’employabilité ».
Nous exigeons le maintien des évaluations des enfants et des jeunes
dans l’espace de la relation entre l’enseignant, l’élève et ses parents.
Supprimerez-vous le Livret Personnel de Compétences et tout
dispositif numérique permettant une traçabilité des résultats et des
parcours scolaires ?
Mettrez-vous en œuvre une révision de la Loi Informatique et
Libertés dans le sens d’une réelle protection de la vie privée,
notamment celle des enfants, et redonnerez-vous à la CNIL les moyens
d’appliquer une politique respectueuse des principes qui étaient à
l’origine de sa création ?
En 2005, la réforme « Fillon » débouche sur une loi dite « du socle
commun de connaissances et de compétences ». Ce « socle » se décline
depuis trois ans sous forme d’un livret personnel de compétences (LPC).
Ce document informatisé trace l’individu tout au long de sa scolarité
jusqu’à son insertion dans la vie active. Ce livret, où chaque
compétence, validée ou non, doit être datée, enferme l’enfant « dans un
destin imposé par le regard des autres Il est une atteinte à (…) la
possibilité de devenir autre. » (Albert Jacquard, Mon utopie, 2006).
Enfin, la circulation informatique de ces livrets entre le primaire, le
secondaire, l’Université et jusqu’à Pôle Emploi rompt avec les principes
de séparation entre vie publique et vie privée, distinction entre
employabilité et éducation, non discrimination et liberté pédagogique.
En célébrant la culture de l’évaluation individuelle et du mérite
personnel, l’institution effectue un contrôle permanent et une mise aux
normes drastique de l’enfance. Les évaluations nationales sont autant un
moyen de trier des milliers d’élèves que de contrôler le travail en
classe des enseignants et donc d’avancer sur la prime au mérite. C’est
la destruction des repères collectifs puisque les jeunes, lors de leur
orientation ou de leur entrée dans la vie active, seront alors
considérés comme seul(e)s responsables d’un échec : ils n’auront pas
acquis les bonnes compétences ! Ainsi la responsabilité de la société
qui ne fournit pas de travail est moins lisible.
Êtes-vous disposé à considérer, dans toute chose le concernant,
l’intérêt supérieur de l’enfant et à écarter tout dispositif qui lui
porte atteinte, comme l’impose la ratification par la France de la
Convention Internationale des Droits de l’Enfant ?
L’école n’a de sens que si tous et toutes les élèves parviennent
réellement à la maîtrise des objets de culture, débarrassés d’une
culture de classe ou de caste ou encore sexuée. Dans notre société non
démocratique divisée en classes sociales, l’école ne peut à elle seule
changer la société mais le niveau acquis par l’ensemble de la population
permet les combats qui atténuent les divisions et les discriminations
sociales.
Les formations dispensées dans le cycle commun jusqu’à 18 ans doivent
être polyvalentes : associer formation générale et formation technique
pour tous et toutes Nous ne voulons pas d’un monde où travail « manuel »
et « intellectuel » sont séparés. La manière dont ces connaissances
sont acquises par les élèves n’est pas anodine et tout doit être mis en
œuvre pour que ces connaissances soient mises en réseau pour comprendre
le monde et non une accumulation strictement mémorisée.
Nous ne pensons pas que l’école peut à elle seule changer la société
progressivement, ni même qu’elle peut à elle seule permettre aux jeunes
d’acquérir tous les savoirs. Il faut des centres d’activités sportives
et culturelles, des médiathèques, des colonies de vacances des centres
de quartier : tous les acquis de l’éducation populaire doivent être
défendus. Les enfants et les jeunes ont besoin de voyages, d’autres
contacts avec l’art, d’expériences du monde, d’activités partagées entre
pairs.
Nous refusons toute forme d’orientation précoce, toute idée de
« dons » pour tel ou tel métier qui imposerait aux uns d’apprendre la
philo et jamais la soudure et aux autres l’inverse. Nous nous battons
pour une éducation coopérative qui exclut l’individualisme et la
compétition et qui se donne pour but l’acquisition de savoirs
émancipateurs et d’une éthique qui inclut le respect des personnes, le
rejet des discriminations, et le respect de la planète.
Lèverez-vous toutes les sanctions prises à l’encontre des
directeurs d’écoles qui ont refusé d’enregistrer des enfants dans Base
Elèves, que ce soit pour s’opposer à ces dispositifs de fichage
conformément à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant ou
pour respecter le droit d’opposition des parents rétabli par l’arrêt du
Conseil d’Etat du 19 juillet 2010 ? Ferez-vous en sorte que plus un seul
enseignant ne soit sanctionné à l’avenir pour avoir refusé de ficher
ses élèves ?
Depuis trois ans, nombreux sont ceux et celles qui ont refusé
d’appliquer des dispositifs inacceptables comme Base élèves, les
évaluations nationales, l’aide personnalisée...
Certain-es d’entre eux et elles ont subi des sanctions aussi bien
financières qu’administratives. D’autres formes de répression ont été
appliquées : retrait de fonction, abaissement de la note pédagogique...
Les camarades du NPA font partie de l’ensemble de ces combats, nous
le partageons et nous saluons l’engagement militant et le courage des
enseignants qui ont tenu bon, défendant leur éthique et le sort des
enfants malgré les sanctions et les difficultés organisées par
l’administration. Le cadre de travail du fonctionnaire d’Etat prévoit la
possibilité de ne pas obéir aux ordres injustes. Il y a donc abus de
pouvoir de la part de la haute administration. Nous exigeons la levée de
l’ensemble des sanctions et exigeons un rattrapage des pertes
financières qu’elles ont entraînées.
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- Réponse au Collectif RASED 25
Nous aimerions tout d’abord vous dire que nous soutenons les luttes
menées par votre collectif, comme nous soutenons les luttes qui sont
menées par les différents collectifs locaux.
Cette année, nous dénonçons les 14 000 nouvelles suppressions de
postes qui viennent s’ajouter aux 100 000 depuis 2005. Cela signifie la
fin totale des RASED qui aident les élèves en difficulté, ainsi que des
moyens de remplacement dans le 1er degré, ceci afin que soit embauché des enseignants vacataires, ce que nous contestons.
Dans le cadre de la carte scolaire, nous avons manifesté avec les
parents d’élèves et les enseignants contre les fermetures de postes
quels qu’ils soient (remplaçants ; personnels des RASED ; psychologues
scolaires…) et avons exigé qu’aucune fermeture de poste n’ait lieu,
comme nous exigeons la restitution des 100 000 postes supprimés depuis
2005. L’aide apportée par les enseignant-es spécialisé-es est
nécessaire, et nous revendiquons un nombre d’enseignant-es spécialisé-es
à la hauteur des besoins.
Cependant, la difficulté et l’échec scolaire sont des problèmes de
fond qui nécessitent aussi des réponses à plus long terme pour en finir
avec celui-ci. C’est pourquoi nous joignons à cette lettre, quelques
unes de nos mesures d’urgence concernant l’Education nationale et
notamment les élèves en difficulté scolaire.
Depuis plusieurs années, l’enseignement public est la cible d’une
série ininterrompue de coups. Malgré la résistance des personnels, des
usagers, des parents, des lycéens et des étudiants, qui s’est manifestée
à de maintes reprises, faute d’une stratégie syndicale visant à
centraliser et à diriger les luttes contre le gouvernement, les
contre-réformes se sont mises en place progressivement. Aujourd’hui,
l’enseignement public est déjà bien dégradé par les décisions prises par
le gouvernement Sarkozy.
Dans la pratique, les 100 000 suppressions de postes décidées depuis
2005, ont notamment conduit à l’augmentation des effectifs par classe,
l’explosion du volume d’heures supplémentaires, la disparition des
postes de remplaçants et celle d’enseignants spécialisés (RASED), la
suppression d’un temps important d’enseignement pour les élèves,
l’embauche de personnels précaires dans tous les corps de métier. Les
dispositifs de fichage généralisé des élèves (Base élève, évaluations
nationales, livret personnel de compétence) organisent une traçabilité
des « performances » dès la maternelle jusqu’à Pôle Emploi. Le blocage
des salaires est un coup de plus porté aux personnels.
Le Nouveau Parti Anticapitaliste milite pour que les personnels de
l’enseignement public soient en mesure d’infliger une défaite décisive
au gouvernement Sarkozy, à l’UMP et à leurs donneurs d’ordre du MEDEF.
Pour reprendre l’initiative, discuter tous ensemble de l’école que nous
voulons et ouvrir la voie à la satisfaction de nos revendications, pour
aller au-delà de la défense de l’école actuelle.
Il faut poursuivre le mouvement de progression du droit à l’éducation
Le système éducatif français est très inégalitaire, entre public et
privé, entre « bons » et « mauvais » établissements, système de
« dérogations » et de « secteurs scolaires » obscurs. Et les réformes en
cours donnent toujours plus à ceux qui avaient déjà beaucoup.
La suppression du collège unique et la contre-réforme du lycée à la
carte, même si collèges et lycées sont des lieux de sélection, signent
le renoncement explicite à des avancées dans la massification éducative.
L’abandon d’une année de maternelle, d’une année de formation en lycée
professionnel sont également de graves reculs. La multiplication des
« orientations » dès 14 ans, des filières maquillées en options et des
parcours imposés avec des classes « au rabais » sont une manière de
masquer la sélection organisée par l’Etat pour faire baisser les
« coûts ».
Pour
démocratiser l’école, nous refusons toute orientation ou sélection
avant 18 ans. Les enfants et les jeunes doivent pouvoir acquérir
ensemble une éducation commune avant le choix d’un parcours
professionnel quel qu’il soit.
Nous
défendons la possibilité de scolariser les enfants dès 2 ans, dans des
maternelles à petits effectifs, nous défendons le droit à la scolarité
de l’ensemble des jeunes handicapés, avec des personnels formés et
titulaires, avec toutes les adaptations nécessaires, nous défendons le
droit de tous les jeunes à une culture commune et partagée comprenant
l’accès à l’ensemble des disciplines.
Nous
demandons la création d’un service public de la petite enfance,
permettant de créer des lieux d’accueil gratuits et diversifiés, avec
des salariés formés.
Il faut porter l’exigence d’une culture commune
L’école n’a de sens que si tous et toutes les élèves parviennent
réellement à la maîtrise des objets de culture, débarrassés d’une
culture de classe ou de caste ou encore sexuée. Dans notre société non
démocratique divisée en classes sociales, l’école ne peut à elle seule
changer la société mais le niveau acquis par l’ensemble de la population
permet les combats qui atténuent les divisions et les discriminations
sociales.
Les formations dispensées dans le cycle commun jusqu’à 18 ans doivent
être polyvalentes : associer formation générale et formation technique
pour tous et toutes. Nous ne voulons pas d’un monde où travail
« manuel » et « intellectuel » sont séparés. La manière dont ces
connaissances sont acquises par les élèves n’est pas anodine et tout
doit être mis en œuvre pour que ces connaissances soient mises en réseau
pour comprendre le monde et non une accumulation strictement mémorisée.
Nous ne pensons pas que l’école peut à elle seule changer la société
progressivement, ni même qu’elle peut à elle seule permettre aux jeunes
d’acquérir tous les savoirs. Il faut des centres d’activités sportives
et culturelles, des médiathèques, des colonies de vacances des centres
de quartiers : tous les acquis de l’éducation populaire doivent être
défendus. Les enfants et les jeunes ont besoin de voyages, d’autres
contacts avec l’art, d’expériences du monde, d’activités partagées entre
pairs.
Nous
refusons toute forme d’orientation précoce, toute idée de « dons » pour
tel ou tel métier qui imposerait aux uns d’apprendre la philo et jamais
la soudure et aux autres l’inverse.
Nous
nous battons pour une éducation coopérative qui exclut l’individualisme
et la compétition et qui se donne pour but l’acquisition de savoirs
émancipateurs et d’une éthique qui inclut le respect des personnes, le
rejet des discriminations, et le respect de la planète.
Nous
refusons les notes et les classements : lutter contre les livrets de
compétences ne signifie pas qu’il faille accepter l’ancien système de
compétition chiffrée.
Pour en finir avec les difficultés et les échecs scolaires
L’échec ou les difficultés scolaires touchent en très grande majorité
des jeunes des milieux populaires. Dans le système actuel, les
« aptitudes » et le « mérite » de chacun-e sont mis en avant pour
masquer la réalité sociale de l’échec et de la difficulté scolaire. Pour
nous l’école ne se divise pas entre la « réussite » de quelques uns et
« l’échec » des autres, dans le système actuel où l’élève et sa famille
sont tenus pour responsables de celui-ci (Aide Personnalisée…).
C’est d’abord dans le cadre d’un projet général d’émancipation
sociale qu’il est possible pour l’école de s’adapter à la diversité des
progrès des élèves, sans que cela ne soit le masque démagogique d’un
abaissement du niveau de la formation.
Sans cela, « l’égalité des chances » est un mythe fait pour exonérer
la société actuelle de sa responsabilité dans les carences du système
éducatif et les faire retomber sur les individus.
Nous
refusons que l’école soit une « chance » qui permette à quelques uns de
« s ‘en sortir ». Pour nous l’école est un droit qui fait que chaque
jeune peut acquérir des savoirs réels, lui permettant de comprendre le
monde, de réfléchir à ce qu’il faut faire, et de trouver son autonomie
par une formation professionnelle, à l’issue de ce parcours de formation
partagé.
Pour
en finir avec l’échec social de l’école qui met en difficulté les
jeunes des milieux populaires, il faut d’abord des mesures sociales qui
améliorent la vie de tous : droit au logement décent, droit au travail
pour leurs parents, droit aux soins gratuits, droits sociaux qui sont le
socle nécessaire d’une éducation. Puis il faut en finir avec la
hiérarchisation des disciplines, avec l’apprentissage en savoirs
morcelés, et les rythmes scolaires qui imposent à tous de marcher d’un
même pas. Il faut repenser jusqu’aux locaux scolaires et la taille des
établissements. Chaque jeune doit pouvoir être connu et reconnu, et son
parcours d’apprentissage doit pouvoir être adapté, sans logique d’échec.
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- Réponses au collectif « Pas de bébés à la consigne »
Tout ne se joue pas avant trois ans ou quatre ans, bien évidemment,
mais tout de même beaucoup. Les fondements de l’identité de l’enfant se
mettent en place progressivement, essentiellement au cours des quatre
premières années de la vie. Les modalités et les conditions d’accueil de
la petite enfance importent au plus haut point parce qu’au travers des
choix politiques qui sont faits pour les enfants et les parents,
notamment ceux des couches populaires, se dessine l’avenir de notre
société. Les professionnel-les qui s’occupent des enfants doivent avoir
le temps et la formation nécessaire pour encourager l’évolution propre à
chaque enfant, réfléchir en commun à la complexité de leur travail.
Mais, les attaques contre les crèches et maternelles, incessantes ces
dernières années, plient les modes d’accueil aux contraintes
financières et non aux besoins des enfants. C’est une source de
souffrance et d’indignation pour les parents, comme pour les
professionnel-les de la Petite enfance.
Il manque des centaines de milliers de places d’accueil collectif et
les femmes qui ne peuvent payer un accueil privé n’ont d’autre choix que
de rester chez elles. Cette exclusion temporaire de la vie sociale rend
plus difficile le retour à un emploi, et encore plus à un emploi
qualifié. Le manque de places en accueil collectif accentue les
inégalités entre hommes et femmes, entre femmes des milieux aisés et
celles des classes populaires et agit négativement sur la répartition
des taches au sein des couples. Rareté et cherté des modes d’accueil
font chuter le taux d’activité des mères. Au contraire, Le développement
d’un accueil public gratuit de la petite enfance a des effets immédiats
sur la « sortie de pauvreté » des femmes (nombreuses salariées à temps
partiel au revenu proche du seuil de pauvreté). Pour les femmes
également, elle se traduit par une diminution des ruptures de carrière
pénalisantes pour l’emploi, les salaires, et leurs retraites. Les effets
d’un accueil de grande qualité des tout-petits sont bénéfiques pour
l’avenir, notamment sur les résultats scolaires. C’est tout
particulièrement le cas pour les catégories populaires et les enfants
issus de l’immigration.
Les propositions développées dans votre plan d’urgence constituent un
socle indispensable d’analyse et de propositions pour une autre
politique de la Petite Enfance.
Les sept dispositions que vous préconisez sont des revendications
essentielles à porter dans le débat politique et les actions du
mouvement social nécessaire pour les faire aboutir, quelque soit le
résultat des élections. Pour nous ces propositions devraient être mises
en œuvre dans le cadre d’un service public gratuit de la petite enfance,
financé nationalement et géré localement. C’est le seul moyen de
financer les équipements et les formations nécessaires en prenant en
compte l’ensemble des besoins et les inégalités de ressources et de
moyens des collectivités territoriales. Ce service public permettrait
des modes de gardes diversifiés (crèche, halte-garderie, crèches
familiales publiques…), avec des professionnel-les qualifié-es reconnus,
avec un statut, et pourrait associer les structures associatives
laïques à but non lucratif.
Le NPA pour sa part se prononce pour
de
nouvelles normes d’encadrement en accueil collectif : un-e
professionnel-le pour 4 enfants, norme déjà dépassée dans certains pays
européens
la
création par les régions et l’Etat d’écoles publiques et gratuites pour
former les milliers de professionnel-les qualifié-es nécessaires à la
création des centaines de milliers de places d’accueil manquantes.
le
rétablissement de l’ensemble des postes supprimés dans l’Education
nationale qui mettent fin à la scolarisation des tout petits en
Maternelle.
le
droit des parents à une scolarisation en maternelle de leur enfant de
deux ans dans des conditions adaptées à cet âge (effectifs réduits,
formation des enseignants).
la
remunicipalisation des structures Petite enfance offertes au privé en
contradiction avec le bien être des enfants et des salarié-e-s.
l’amélioration
des formations et la reconnaissance les diplômes de tous les
professionnels à leur niveau réel dans les statuts et conventions
collectives. La création, en 2009, du Collectif unitaire « Pas de bébés à
la consigne » regroupant des syndicats, des associations, des
mouvements féministes etc. est un atout précieux pour l’avenir. Les
rapports de confiance que vous avez construits au sein du collectif et
avec les professionnel-les, la qualité de vos propositions et débats,
ouvrent la perspective, au-delà des échéances électorales, de continuer
les combats (et les débat) que nous partageons dans tous les lieux où
nous nous retrouvons.
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- La maternelle, une Ecole de la réussite
Réponses du NPA au questionnaire de la FCPE
Aujourd’hui, au cœur de l’actualité de l’Education nationale, il y a
la suppression des postes par le non remplacement d’un fonctionnaire sur
deux partant à la retraite.
L’école maternelle est frappée de plein fouet par ce manque
d’enseignant(e)s : l’obligation d’éducation ne touche pas les enfants
avant 6 ans. En maternelle, nous assistons à une baisse de la
scolarisation des tout-petits et à l’augmentation inquiétante des
effectifs.
Cela est contradictoire avec un des rôles piliers de la scolarisation
précoce : la socialisation. L’école maternelle est le cadre de la
socialisation, pour apprendre à se décentrer, mais aussi, de
l’affirmation de soi par le contact avec d’autres, qu’ils soient enfants
ou adultes, différents de la famille. C’est aussi le premier cadre
d’initiation à la compréhension en dehors de la maison. Pour nous,
l’éducation n’est pas qu’une affaire de famille et de reproduction des
dominations.
Pour le NPA
Il faut rattraper immédiatement les 100 000 postes d’enseignant(e)s perdus depuis 2007.
Il faut rattraper immédiatement les 100 000 postes d’enseignant(e)s perdus depuis 2007.
Nous
sommes pour la scolarisation précoce des enfants mais plus précisément
pour la mise en place d’un service public de la petite enfance incluant
crèche et maternelle, pouvant ainsi assurer la transition, en fonction
du rythme de chaque enfant entre la prise en charge par des éducateurs
spécialisés et des puéricultrices et des enseignant(e)s. Nous battons en
brèche l’idée que tout est joué à 3 ans et rejetons les dépistages de
la délinquance par les évaluations et autres tests en moyenne section.
Mais dans le même temps, nous pensons que la possibilité pour tous les
enfants d’une scolarisation précoce avec pas plus de 20 en maternelle et
15 en éducation prioritaire est positive en ce sens qu’elle leur offre
non pas une éducation qui soit, et sans jugement de valeurs, une
reproduction des codes de la famille et du milieu social dont ils sont
issus mais au contraire la possibilité d’être pris en charge par
d’autres adultes, dont le rôle affectif est subordonné à rôle
d’éducateur, de pédagogue dans un cadre d’échanges, de confrontations et
de rapports avec ses pairs.
Nous
sommes pour en finir définitivement avec la subvention au privé :
l’argent public doit servir aux établissements publics. De plus, nous
sommes d’accord avec votre proposition d’une péréquation territoriale
fléchée « écoles maternelles » permettant de donner des moyens aux
communes en fonction des besoins.
En ce qui concerne la formation complémentaire à la prise en charge
des tout-petits, nous pensons que cela passe d’abord par l’abrogation de
la « masterisation » et de la réforme de la formation des enseignants
qui aboutit aujourd’hui à l’inexistence de formation. – Nous sommes pour
la restauration de l’année de formation avec un statut de fonctionnaire
stagiaire alternant du temps en institut de formation et du temps de
pratique en classe. Dans ce cadre là, la dispense d’un module spécifique
pour tous-tes les enseignant(e)s du 1e degré à la prise en
charge des tout-petits serait un des points prioritaires à mettre en
place puisqu’il n’existait pas de manière sérieuse avant même la réforme
« masterisation ».
L’articulation GS/CP existe déjà dans bien des écoles mais tout cela
se fait sur la base du volontarisme des enseignant(e)s. Il faut donc
dégager du temps institutionnel pour les enseignants de ces deux
niveaux, pas seulement lors du dernier trimestre mais tout au long de
l’année afin qu’il y ait de réels changes de pratiques entre les enfants
de CP et ceux de GS. Remarques pouvant être valable pour des échanges
CM2/6e. D’une manière globale, c’est la pratique du travail
en cycles qui devrait tout simplement être mis en place à savoir que
l’on donne la possibilité aux enfants, à l’intérieur d’un même cycle (la
grande section de maternelle faisant partie du cycle 2) d’avancer à
leur rythme. Ce projet, puisant dans la pédagogie Freinet, avait été
remis au goût du jour par Jospin en 89 sans être significativement suivi
des faits car il implique une discussion en profondeur sur la
transmission des savoirs et savoir-faire et le regard que l’on pose sur
le rôle de l’enseignant et celui des enfants.
.......................................
- Adapter l’école aux rythmes des enfants et des jeunes
La question des rythmes scolaires est instrumentalisée par les
gouvernements au service des patrons pour faire passer des réformes qui
n’ont rien à voir avec l’intérêt des élèves : réduire le nombre d’heures
de cours, transférer des activités scolaires du public vers le privé,
augmenter le temps et la charge de travail des enseignants en les
faisant travailler pendant les vacances scolaires et en les incitant à
coup de primes aux heures supplémentaires… Pour le NPA, l’organisation
de la semaine et de l’année scolaire n’est pas seulement une affaire de
calendrier, elle doit permettre l’émancipation de la jeunesse,
particulièrement celle des classes populaires. Cela suppose de s’adapter
au rythme de chaque élève pour améliorer les conditions de formation
intellectuelle, culturelle et sportive de tous.
Pour respecter les rythmes scolaires des élèves en même temps que les
conditions de travail des personnels d’éducation, il faut rétablir
immédiatement les milliers de postes supprimés, notamment ceux des
instituteurs spécialisés à l’aide aux élèves en difficultés (RASED),
transformer en postes statutaires les milliers d’emplois précaires, et
créer autant de postes d’enseignants et de personnels d’éducation,
d’intendance et administratifs qu’il est nécessaire pour enfin vivre
l’école comme un lieu d’épanouissement épargné du stress, de l’angoisse
de l’échec et du productivisme scolaire sélectif et éliminatoire.
Pour le NPA, l’organisation de la semaine et de l’année scolaire
doit être discutée au sein d’un débat public et démocratique permettant
également de définir ensemble les programmes et les contenus d’une école
commune sans sélection ni orientation de 3 à 18 ans. Les rythmes
scolaires doivent être définis dans le cadre :
D’une école émancipatrice et démocratique qui réduit le temps de travail des élèves
Il faut diminuer massivement l’importance du travail lui-même, donc
le temps qui lui est consacré, au profit de la valorisation sociale
d’autres types d’activités humaines. Par exemple, dans les
établissements et dans les écoles il existe une vie qui ne se situe pas
dans la classe et il n’y a aucune raison qu’elle soit non-démocratique.
Par conséquent, il faut donner la possibilité le plus tôt possible aux
jeunes d’autogérer des espaces dans les établissements et les écoles, en
fonction de leurs propres nécessités et leur possibilité qui dépend de
leur âge. Pour que les rythmes de chaque élève soit respecté, Il faut
également repenser les apprentissages scolaires en s’appuyant sur les
pédagogies émancipatrices permettant une organisation personnelle de
chaque élève et ce quel que soit son âge.
Et celui des enseignants
La mise en place d’une réduction du temps de service des
enseignants : 15 heures maximum « devant les élèves ». Le reste du temps
de travail étant déjà largement occupé par la préparation des cours, la
correction des copies, les rencontres avec les parents, la formation,
les tâches pédagogiques, etc.
...............................................
- Gratuité : aller plus loin
Le NPA partage avec la FCPE, l’amer constat des inégalités
territoriales en matière d’éducation. La décentralisation et la prise en
charges par les communes, les départements et les régions
respectivement des écoles, des collèges et des lycées induisent de
profondes inégalités entre les élèves selon la richesse et/ou la
démographie de l’entité administrative dont leur établissement scolaire
dépend. Ces disparités territoriales sont amenées à se creuser
d’avantage avec la crise économique et la question de la dette qui
frappe également les collectivités territoriales. Des politiques
d’austérité sont d’or et déjà menées à tous les échelons et n’épargnent
pas les politiques éducatives.
La question de la gratuité de la scolarité est donc plus que jamais
d’actualité. Pour le NPA, cette gratuité de la scolarité doit reposer
Sur la garantie et la prise en charge par l’Etat et les collectivités territoriales de l’entière gratuité de l’éducation, frais de scolarité et matériel pédagogique (fournitures, livres et équipements notamment numériques).
Sur une réelle péréquation entre les collectivités afin d’en finir avec les inégalités territoriales.
Sur la prise en charge complète des services périscolaires comme la restauration et la garderie
Sur la réévaluation des bourses nationales accordées aux familles selon leurs revenus et sur l’élargissement de l’accès à ces bourses.
Sur l’attribution d’une allocation d’autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans.
Sur l’arrêt de toutes subventions, ouvertes ou déguisées, aux écoles privées.
Sur la garantie et la prise en charge par l’Etat et les collectivités territoriales de l’entière gratuité de l’éducation, frais de scolarité et matériel pédagogique (fournitures, livres et équipements notamment numériques).
Sur une réelle péréquation entre les collectivités afin d’en finir avec les inégalités territoriales.
Sur la prise en charge complète des services périscolaires comme la restauration et la garderie
Sur la réévaluation des bourses nationales accordées aux familles selon leurs revenus et sur l’élargissement de l’accès à ces bourses.
Sur l’attribution d’une allocation d’autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans.
Sur l’arrêt de toutes subventions, ouvertes ou déguisées, aux écoles privées.
Les inégalités scolaires ne peuvent se réduire aux seules questions
des moyens et de la gratuité de la scolarité dans la mesure où les
pédagogies utilisées dans le système éducatif français reposent sur un
certain nombre de pré-requis qui pénalisent les enfants ne possédant pas
le capital culturel exigé. Une éducation réellement émancipatrice doit
permettre à tous les jeunes de d’accéder à une culture commune et
partagée.
Pour le NPA, la gratuité doit donc englober :
L’ensemble des activités parascolaires qu’elles soient sportives ou culturelles
Les sorties et voyages scolaires qui doivent être entièrement à la charge des établissements et non des familles.
Les transports afin de permettre aux jeunes de se déplacer librement et de s’ouvrir au monde qui les entoure
La gratuité des colonies de vacances
L’ensemble des activités parascolaires qu’elles soient sportives ou culturelles
Les sorties et voyages scolaires qui doivent être entièrement à la charge des établissements et non des familles.
Les transports afin de permettre aux jeunes de se déplacer librement et de s’ouvrir au monde qui les entoure
La gratuité des colonies de vacances
Les conditions d’une bonne scolarité ne peuvent également se limiter
au seul cadre de l’institution scolaire, mais relèvent également de
l’environnement social et familial de l’élève. Pour en finir avec
l’échec social de l’école qui met en difficulté les jeunes des milieux
populaires, il faut aussi des mesures sociales qui améliorent la vie de
tous : droit au logement décent, droit au travail de leurs parents,
droits aux soins gratuits, en bref des droits sociaux qui sont le socle
nécessaire d’une éducation dans des conditions décentes.